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XXII

LE SCORPION LANGUEDOCIEN. — LA PARIADE

Juin commence. Crainte d’un trouble que l’illumination trop vive pourrait amener, j’ai tenu jusqu’ici la lanterne appendue au dehors, à quelque distance du vitrage. La clarté insuffisante ne me permet pas de voir certains détails sur le mode d’attelage du couple en promenade. Sont-ils actifs l’un et l’autre dans le système des mains liées ? forment-ils de leurs doigts un engrenage alterne ? ou bien un seul agit-il, et lequel ? Informons-nous exactement, la chose a son importance.

Je place la lanterne à l’intérieur, au centre de la cage. De partout bon éclairage. Loin d’en être effrayés, les Scorpions y gagnent en allégresse. Ils accourent autour du fanal ; d’aucuns même en tentent l’escalade pour mieux se rapprocher du foyer lumineux. À la faveur des cadres cernant les carreaux, ils y parviennent. Ils s’agrippent aux bords de la lame en fer-blanc, et tenaces, insoucieux des glissades, ils finissent par atteindre le haut. Là, immobiles, plaqués en partie contre le verre, en partie sur l’appui de l’armature métallique, toute la soirée ils regardent, fascinés par la gloire du lumignon. Ils me rappellent les Grands-Paons d’autrefois, en extase sous le réflecteur de ma lampe.

Au pied du fanal, en pleine clarté, un couple ne tarde