I
LE SISYPHE. — L’INSTINCT DE LA PATERNITÉ
Les devoirs de la paternité ne sont guère imposés qu’aux animaux supérieurs. L’oiseau y excelle ; le vêtu de poils s’en acquitte honorablement. Plus bas, indifférence générale du père à l’égard de la famille. Bien peu d’insectes font exception à cette règle. Si tous sont d’une ardeur frénétique à procréer, presque tous aussi, la passion d’un instant satisfaite, rompent sur-le-champ les relations de ménage et se retirent insoucieux de la nitée, qui se tirera d’affaire comme elle pourra.
Cette froideur paternelle, odieuse dans les rangs élevés de l’animalité où la faiblesse des jeunes demande assistance prolongée, a ici pour excuse la robusticité du nouveau-né, qui, sans aide, sait cueillir ses bouchées, pourvu qu’il se trouve en lieu propice. Lorsqu’il suffit à la Piéride, pour la prospérité de sa race, de déposer ses œufs sur les feuilles d’un chou, à quoi bon la sollicitude d’un père ? L’instinct botanique de la mère n’a pas besoin d’aide. À l’époque de la ponte, l’autre serait un