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IV

LE CERCERIS TUBERCULÉ



La mémoire pleine des hauts faits du chasseur de Buprestes, j’épiais l’occasion d’assister à mon tour aux travaux des Cerceris ; et je l’épiai tellement que je finis par la trouver. Ce n’était pas, il est vrai, l’hyménoptère célébré par L. Dufour, avec ses somptueuses victuailles, dont les débris exhumés du sol font songer à la poudre de quelque pépite brisée sous le pic du mineur dans un placer aurifère ; c’était une espèce congénère, ravisseur géant qui se contente d’une proie plus modeste, enfin le Cerceris tuberculé ou Cerceris majeur, le plus grand, le plus robuste du genre.

La dernière quinzaine de septembre est l’époque où notre hyménoptère fouisseur creuse ses terriers et enfouit dans leur profondeur la proie destinée à ses larves. L’emplacement pour le domicile, toujours choisi avec discernement, est soumis à ces lois mystérieuses si variables d’une espèce à l’autre, mais immuables pour une même espèce. Au Cerceris de L. Dufour, il faut un sol horizontal, battu et compact, tel que celui d’une allée, pour rendre impossible les