était ce jour-là, sombre et frais, peu favorable, par conséquent, à la circulation des hyménoptères. Néanmoins, nous nous mîmes en observation dans les allées du jardin, et ne voyant rien venir, je m’avisai de chercher sur le sol des habitations d’hyménoptères fouisseurs.
Un léger tas de sable, récemment remué et formant comme une petite taupinière, arrêta mon attention. En le grattant, je reconnus qu’il masquait l’orifice d’un conduit qui s’enfonçait profondément. Au moyen d’une bêche, nous défonçons avec précaution le terrain, et nous ne tardons pas à voir briller les élytres épars du Bupreste si convoité. Bientôt ce ne sont plus des élytres isolés, des fragments que je découvre ; c’est un Bupreste tout entier, ce sont trois, quatre Buprestes qui étalent leur or et leurs émeraudes. Je n’en croyais pas mes yeux. Mais ce n’était là qu’un prélude de mes jouissances.
Dans le chaos des débris de l’exhumation, un hyménoptère se présente et tombe sous ma main : c’était le ravisseur des Buprestes, qui cherchait à s’évader du milieu des victimes. Dans cet insecte fouisseur, je reconnais une vieille connaissance, un Cerceris que j’ai trouvé deux cents fois en ma vie, soit en Espagne, soit dans les environs de Saint-Sever.
Mon ambition était loin d’être satisfaite. Il ne me suffisait pas de connaître et le ravisseur et la proie ravie, il me fallait la larve, seul consommateur de ces opulentes provisions. Après avoir épuisé ce premier filon à Buprestes, je courus à de nouvelles fouilles, je sondai avec un soin plus scrupuleux ; je parvins enfin à découvrir deux larves qui complétèrent la bonne fortune de cette campagne. En moins d’une heure, je bouleversai trois repaires de Cerceris, et mon butin fut une quinzaine de Buprestes entiers avec des fragments d’un plus grand nombre encore. Je calculai, en restant, je crois, bien en deçà de la vérité, qu’il y