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STRUCTURE DE LA TIGE MONOCOTYLÉDONÉE

sont d’humbles plantes, d’un mètre au plus de hauteur, souvent de quelques pouces. Leur tige est réduite à une courte souche rampant sous terre ; mais dans les archipels des mers équatoriales, les fougères deviennent des arbres d’un port comparable à celui des palmiers. Leur tige s’élance d’un jet à quinze et vingt mètres d’élévation, et se couronne au sommet d’une grande touffe de feuilles élégamment découpées. Au centre de la touffe, les feuilles les plus jeunes sont enroulées en crosse. C’est là un trait caractéristique de toutes les fougères.

Au milieu des végétaux acotylédonés, uniquement composés de cellules en très-grande majorité, les fougères font une remarquable exception par leur structure ligneuse,
Fig. 45. Section d’une tige de fougère arborescente.
l’emploi de la fibre et du vaisseau, la configuration en arbre. Il faut s’attendre à trouver, dans ces représentants de la première végétation ligneuse de la terre, une structure spéciale. Et en effet la tige d’une fougère arborescente est bien ce que le règne végétal peut nous montrer de plus disparate avec l’organisation habituelle. Voici la section d’une pareille tige. Au milieu d’une masse cellulaire m, constituant la majeure partie de la tige, plongent des faisceaux ligneux bizarrement contournés en dessins blancs bordés de noir. La partie blanche v de ces faisceaux est formée par un amas de vaisseaux ; la partie noire par des couches de fibres imprégnées d’une matière noirâtre. En p est encore du tissu cellulaire, communiquant çà et là, par les brêches de l’irrégulière zone ligneuse, avec le tissu cellulaire de la partie centrale. Enfin en é est une enveloppe dure, tenant lieu d’écorce. Elle est formée par les bases des vieilles feuilles qui sont tombées à mesure que la tige s’est élevée. Dans les souches des fougères de nos pays, on peut observer quelque chose