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LA PLANTE

Malgré son architecture toute différente, la tige des palmiers n’a rien de nouveau dans ses matériaux premiers. Chacun de ses faisceaux ligneux comprend dans sa charpente l’ensemble des organes élémentaires d’une tige dicotylédonée. En voici un coupé d’abord en travers, puis en long et fortement grossi (fig. 44). En a se voit un peu du tissu cellulaire interposé entre les divers faisceaux ; en b se trouvent des fibres à parois épaissies par des couches multiples ; en c, une trachée ; en d, des vaisseaux rayés ; en e, des vaisseaux laticifères,
Fig. 44. Coupe d’un faisceau fibro-vasculaire de Palmier.
qu’on trouve uniquement au sein de l’écorce dans les tiges dicotylédonées.

En somme, ce filament, dont il faut des milliers pour constituer la tige d’un palmier, est un abrégé de la tige entière des végétaux supérieurs. Il contient à la fois les trachées du pourtour de la moelle, les vaisseaux laticifères de l’écorce, les fibres à parois dures et les vaisseaux du bois.

Supposons qu’une main douée d’une adresse impossible décompose en ses éléments organiques une tige dicotylédonée, le tronc d’un chêne, par exemple. Imaginons qu’elle mette à part les fibres du bois, à part aussi les trachées, les gros vaisseaux des zones ligneuses, les vaisseaux laticifères de l’écorce, et enfin qu’elle réunisse en une masse commune les cellules de toute provenance. Le triage fait, elle prend un peu de chacun de ces organes, moins les cellules ; elle les associe et en fait un long fil,