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STRUCTURE DE LA TIGE MONOCOTYLÉDONÉE

seul cotylédon, une grossière enveloppe formée de cellules endurcies et des bases des vieilles feuilles, mais ce fourreau protecteur ne rappelle en rien l’écorce des tiges dicotylédonées : il n’en a pas la structure complexe, il fait corps avec le bois sans pouvoir se détacher isolément. Dans nos contrées, nous n’avons, hors des cultures des jardins, aucun des grands arbres à un seul cotylédon ; ils sont propres aux pays chauds. Nous avons le roseau, qui leur ressemble un peu. Eh bien ! jamais sur le roseau vous ne parviendrez à détacher un cylindre d’écorce, ce que l’on fait sans difficulté au printemps sur nos divers arbres. Son écorce et son bois ne font qu’un. Il faut en dire autant de tous les végétaux à un seul cotylédon.

Les tiges monocotylédonées
Fig. 43. Segment d’une tige de Palmier.
sont en outre dépourvues de zones ligneuses concentriques. Au milieu d’un tissu de cellules, plongent sans ordre de minces paquets de fibres et de vaisseaux, ainsi que le montre le morceau de palmier que représente la figure 43. Les points noirs de la section transversale correspondent à autant de ces filaments ligneux, que l’on voit, sur la coupe en long, plonger dans la masse cellulaire. Vous remarquerez que ces faisceaux ligneux sont plus nombreux, plus serrés, vers l’extérieur de la tige ; ils y sont également plus colorés. Or, comme ce sont eux qui donnent au bois sa coloration et sa dureté, une tige de palmier est dure et de teinte sombre dans ses parties extérieures, tendre et de couleur claire dans ses parties centrales. C’est précisément l’inverse de ce qui a lieu dans le tronc des végétaux à deux cotylédons, dont le centre ou le cœur est dur et fortement coloré, et dont l’extérieur, l’aubier, est tendre et de teinte claire.