Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
L’ÉCORCE

visible. Lorsque l’épaisseur est suffisante, on brise entre les mains le moule fragile de terre, on en fait sortir les débris par un goulot ménagé exprès, et l’opération est terminée. Le caoutchouc est alors sous forme de poires creuses. D’autres fois encore, on le moule simplement en feuilles plus ou moins épaisses sur des plaques de terre.

Le latex de l’Isonandre gutte, arbre de la Malaisie, fournit la gutta-percha, substance qui a beaucoup de rapports avec le caoutchouc et rend aujourd’hui de nombreux services à l’industrie.
Fig. 41. Liber du marronnier.
r, rayons médullaires ; f, fibres.
C’est une matière brune, solide, très-résistante, souple comme le cuir mais non extensible à la manière de la gomme élastique. Dans l’eau bouillante, elle se ramollit assez pour pouvoir prendre telle forme que l’on désire, se mouler par la pression et reproduire les plus fins détails des moules. Retirée de l’eau et refroidie, elle devient plus dure que le bois, tout en conservant les formes qu’on lui a données. On en fabrique des courroies pour la transmission du mouvement dans les machines, des tuyaux de tout calibre pour la conduite des liquides, des cannes, des fouets, des cravaches, des rouleaux pour les imprimeurs, des instruments de chirurgie, et une foule d’objets d’utilité ou d’ornement. Comme elle est aussi mauvais conducteur de l’électricité que la résine et le verre, on l’emploie enfin pour protéger et isoler les fils métalliques des télégraphes sous-marins.

Au-dessous de la couche cellulaire, vrai laboratoire de droguerie dont je viens de vous faire connaître quelques produits, se trouve le liber, composé de fibres plus ou moins allongées. Ces fibres filamenteuses se groupent en