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L’ÉCORCE

VIII
L’écorce.

Épiderme. — Enveloppe subéreuse. — Liége. — Chêne-liége. — Enveloppe cellulaire. — Vaisseaux laticifères. — Latex ou suc propre. — Arbre-à-la-vache. — Caoutchouc. — Gutta-percha. — Liber. — Sa structure. — Fibres textiles. — Lin et chanvre. — Préparation des fibres textiles.

Les précédentes notions viennent de nous montrer, dans l’écorce, quatre couches distinctes : l’épiderme, l’enveloppe subéreuse, la moelle externe ou enveloppe cellulaire, le liber. C’est là du moins ce que l’on observe dans les tiges jeunes ; mais avec l’âge, des modifications profondes surviennent et quelques-unes de ces couches peuvent en entier disparaître.

L’épiderme est la couche la plus extérieure de l’écorce. C’est une mince membrane transparente formée d’une seule assise de cellules juxtaposées. On le trouve sur toutes les tiges indistinctement, pourvu qu’elles soient assez jeunes, car son existence est temporaire. À mesure que la tige grossit, il se distend, se gerce et tombe sans se renouveler. Avec sa délicate souplesse, il convient pour envelopper la tige jeune ; mais à l’arbrisseau devenu fort, il faut un vêtement extérieur plus grossièrement solide.

Quelques arbres ont pour enveloppe superficielle la seconde couche de l’écorce complète, autrement dit l’enveloppe subéreuse, dont le liége ordinaire, le liége des bouchons, n’est qu’une variété. Cette couche tire précisément son nom de subéreuse du mot latin suber, qui veut dire liége. À mesure que l’arbre grossit, cet étui subéreux, refoulé de dedans en dehors par les formations nouvelles, se déchire, se crevasse, et peu à peu tombe en plaques de vieille écorce ; mais sous ces haillons hors d’usage, une autre enveloppe toute neuve s’est déjà formée.

La couche subéreuse de tous les arbres est l’analogue du liége ordinaire ; elle est composée comme lui d’un tissu spongieux de cellules brunâtres. Mais le liége véritable,