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LA PLANTE

de ce genre avait permis à Adanson d’évaluer l’âge prodigieux des baobabs de la Sénégambie. Il reste donc établi que les arbres, du moins ceux de nos climats, produisent une couche ligneuse par an.


VII
Couches ligneuses annuelles.

Vitalité des couches ligneuses superficielles. — Décrépitude des couches centrales. — Aubier et bois parfait. — Qualités du bois parfait. — Bois blancs. — Troncs caverneux. — Comment la destruction de la partie centrale n’entraîne pas la mort de l’arbre. — Renseignements tirés de l’examen des zones annuelles.

Il vient d’être établi qu’un arbre se compose d’une suite d’étuis ligneux s’enveloppant l’un l’autre. Le tronc les comprend tous ; les branches, suivant leur âge, en contiennent plus ou moins. Chacun est le produit d’une génération de bourgeons. L’étui ligneux de la génération présente occupe l’extérieur de la tige, immédiatement sous l’écorce ; ceux des générations passées en occupent l’intérieur, et sont d’autant plus reculés vers le centre, qu’ils sont de plus vieille date. Les bourgeons futurs produiront, d’année en année, leurs couches de bois respectives, qui viendront se superposer une à une à leurs aînées ; et la couche superficielle actuelle se trouvera, à son tour, enclavée dans l’épaisseur du tronc.

De tous ces étuis ligneux, d’âge inégal, le plus nécessaire aujourd’hui est évidemment celui de la superficie, puisqu’il met en rapport avec la terre les bourgeons actuels. La destruction de cette couche amènerait la mort de l’arbre. En leur temps, les couches de l’intérieur ont, tour à tour, quand elles occupaient la surface, rempli le même rôle à l’égard des bourgeons contemporains ; mais aujourd’hui que ces bourgeons sont devenus branches, les couches profondes n’ont que des fonctions secondaires ou même ne servent absolument à rien. Les plus voisines de la su-