Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
LA PLANTE

n’est autre chose que cette même séve épaissie et commençant à s’organiser en cellules, fibres et vaisseaux.

Au retour de la belle saison, les nouveaux bourgeons se mettent donc en travail pour ajouter une seconde assise de bois à la tige de la génération précédente et entrer ainsi en rapport avec le sol par la voie des racines. Ils envoient entre le bois et l’écorce la séve élaborée en commun, la séve qui s’épaissit en cambium, s’organise et forme peu à peu, du côté du bois, une nouvelle couche ligneuse moulée sur la précédente ; du côté de l’écorce, une nouvelle couche de fibres, superposée intérieurement à la première assise de liber. Ce travail fini, le bois comprend
Fig. 39. Coupe verticale des parties développées pendant la seconde année.
deux zones emboîtées l’une dans l’autre, la plus vieille au dedans, la plus récente au dehors ; le liber aussi comprend deux feuillets fibreux, l’ancien au dehors, le jeune au dedans. La figure 39 vous montre l’accroissement de la tige pendant la seconde année. Tout ce qui déborde dans la figure est de formation récente ; tout ce qui est en retrait appartient, du côté droit, au vieux bois ; du côté gauche, à la vieille écorce.

La nouvelle couche ligneuse (3) est construite sur le modèle de la précédente. On y voit un amas serré de fibres et quelques gros vaisseaux ponctués v′p′, mais les trachées y manquent, comme elles doivent manquer dans