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LA PLANTE

mamelon conique tourné en dehors, et un bouquet serré de très-petites feuilles naissantes, une espèce de bourgeon tourné en dedans. Le mamelon doit devenir la racine ; le bourgeon doit se déployer en feuilles et s’allonger en tige. Quant aux deux gros organes charnus qui forment à eux seuls la graine presque entière, ce sont les deux premières feuilles de la plante, mais des feuilles d’une structure spéciale, vrais réservoirs alimentaires de la plantule naissante. Au moment de la germination, ces deux grosses feuilles, gorgées de fécule, fournissent les premiers matériaux nutritifs à la jeune plante encore trop faible pour

Fig. 31. Graine de Pois. Fig. 32. Graine de l’Amandier.
c, cotylédons ; r, radicule ; g, gemmule ; t, tigelle.

se suffire à elle-même. On pourrait les appeler les feuilles nourricières, les mamelles végétales. Les botanistes leur donnent le nom de cotylédons.

Il est facile de constater que le pois, le haricot, la fève, le gland et tant d’autres graines, ont pareillement deux feuilles nourricières, deux cotylédons. Vous saurez aussi que tous les végétaux dont les fibres de la tige sont disposées en couronne, depuis les moindres jusqu’aux plus grands, approvisionnent leurs germes de deux feuilles nourricières. Mais le lis, la tulipe, l’iris et tous les végétaux qui disposent sans ordre les fibres de leur tige n’ont, dans leurs semences, qu’un seul cotylédon.