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LES TROIS EMBRANCHEMENTS DU RÈGNE VÉGÉTAL

son épaisseur et nommés nervures de la feuille. Or si vous comparez les feuilles du poirier avec celles de l’iris, vous reconnaîtrez que, dans les premières, les nervures se subdivisent, se ramifient, se rejoignent entre elles et forment ainsi un réseau
Fig. 30. Orchis.
Feuilles à nervures parallèles.
à mailles très-serrées ; tandis que dans les secondes, les nervures ne se ramifient point et restent parallèles entre elles sans former des mailles. Vous trouveriez la même différence de charpente entre les feuilles de l’orme, du peuplier, du platane et celles du narcisse, du lis, de la tulipe. Lorsque par la pourriture le tissu cellulaire a disparu, les nervures, plus résistantes à la décomposition, persistent et figurent une élégante dentelle dans les végétaux de la première catégorie, un faisceau de filaments parallèles dans ceux de la seconde.

Considérons maintenant le fruit de l’amandier. Nous cassons la coque pour en retirer l’amande, la graine. Celle-ci est recouverte d’une peau roussâtre, puis d’une autre plus fine et blanche. Ce sont les enveloppes du germe. Nous les enlevons : il nous reste un corps d’un beau blanc, ferme, savoureux, destiné à devenir un amandier. Ce corps blanc se partage de lui-même en deux moitiés égales ; et cela fait, on voit, à l’extrémité pointue de la graine, un