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LA PLANTE

colorées en violet vineux, autrement dit de cinq pétales, dont l’ensemble forme ce qu’on nomme la corolle. Les pétales sont d’un tissu très-délicat, qu’un attouchement un peu rude fripe et déchire ; mais ils sont enveloppés dans le bouton et protégés au dehors lorsque la fleur est épanouie, par cinq autres feuilles longuement pointues, fermes et vertes, constituant ce qu’on nomme le calice. Ainsi la fleur de la nielle comprend deux enveloppes différentes :
Fig. 29. Mûrier à papier.
Feuilles à nervures en réseau.
l’une intérieure, la corolle, fine, délicate, richement colorée ; l’autre extérieure, le calice, de couleur verte, de texture robuste et protégeant la première. La fleur du lis, au contraire, est formée de six pétales, tous également d’un blanc d’ivoire, tous également délicats, Sans aucune enveloppe verte extérieure ; elle a une corolle mais n’a pas de calice. La rose, la mauve, la violette, ont, comme la nielle, double enveloppe florale, calice et corolle ; l’iris, la jacinthe, la tulipe, ont, comme le lis, une enveloppe florale simple, la corolle.

Une feuille est principalement formée d’une mince lame de tissu cellulaire sans résistance. Pour tenir tête au vent et à la pluie, cette lame est consolidée avec des cordons tenaces de fibres et de vaisseaux, enclavés dans