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LA PLANTE

leur canal est perceptible à la vue simple. Sur une branche de chêne nettement coupée, par exemple, on distingue, surtout au voisinage de la ligne de jonction de deux zones consécutives de bois, une foule de très-petites ouvertures qui sont les orifices d’autant de canaux. Sur un rameau de vigne bien sec, l’observation est encore plus facile. Le sarment est criblé d’orifices dans lesquels il serait possible d’engager un crin délié.

Pour terminer la série des organes élémentaires, il me reste à vous parler des vaisseaux spiraux ou trachées. Ce sont des tubes doublés à l’intérieur d’une bandelette roulée en spirale,
Fig. 18. Fragments de trachées.
comme les ressorts de bretelle. Les trachées ne se trouvent jamais dans le bois, si ce n’est au voisinage immédiat de la moelle ; mais elles sont très-fréquentes dans les feuilles et dans les fleurs. Déchirez une feuille de rosier avec délicatesse. Vous apercevrez, entre les deux lambeaux, de menus fils défiant en finesse ceux de la plus légère toile d’araignée. Ce sont les bandelettes des trachées rompues, qui se déroulent sous la traction des doigts. Pour observer toutes ces choses, cellules et vaisseaux, fibres et trachées, le secours du microscope est indispensable ; sous les verres grossissants se reconnaît alors, dans la moindre parcelle d’un brin d’herbe, une délicate magnificence qui vous saisit d’étonnement.

Des organes élémentaires, nous ne connaissons encore que la configuration en cellule, fibre, vaisseau ou trachée ; il nous reste à connaître la substance qui compose leur paroi et la nature des matériaux renfermés dans leur cavité. Occupons-nous de la première. Ici la fabrication du papier peut nous fournir d’utiles renseignements. — Des