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LA PLANTE

sacs clos, formés d’une pellicule transparente. En principe, leur forme est ronde ou ovulaire. Mais elles n’ont pas toujours la place libre ; et gênées par leurs voisines, pressées l’une contre l’autre, elles se déforment et aplatissent leurs flancs en facettes. Pour occuper du mieux l’espace disputé, l’angle s’ajuste avec l’angle, l’arête saillante s’emboîte dans le creux, les inégalités de l’une se font un lit parmi les inégalités des autres.

Quelquefois la cellule persiste dans son initiale simplicité ; elle n’ajoute rien à sa première membrane. C’est le cas des champignons, de croissance très-rapide et de courte durée. Plus fréquemment, chez les végétaux à longue existence, la cellule se double à l’intérieur d’une nouvelle membrane tapissant la première. Cette seconde mem-

Fig. 9. Cellules de la moelle du sureau. Fig. 10. Cellules ponctuées. Fig. 11. Cellules rayées.

brane est suivie d’une troisième, d’une quatrième, etc., toujours à l’intérieur ; de sorte que la paroi cellulaire gagne en épaisseur par l’addition de nouvelles couches et que la cavité centrale se rétrécit d’autant. Or ces enveloppes successives, à partir de la seconde, au lieu de s’étendre en nappe continue, sont fendues çà et là suivant des points, des traits irréguliers, des lignes circulaires ou spirales. Comme ces déchirures se correspondent toutes exactement, la paroi y est plus transparente puisque le sac extérieur n’y est doublé par rien ; et de là résultent des aspects assez variés. Tantôt la cellule se montre couverte de points arrondis ou de courtes raies transversales. Dans le premier cas, elle est dite