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LA PLANTE

se nomme épicarpe ; la couche moyenne, mésocarpe ; la couche interne, endocarpe. La première représente l’épiderme extérieur de la feuille carpellaire ; la seconde, le parenchyme ; la troisième, l’épiderme intérieur. Dans les quatre fruits ci-dessus, l’épicarpe est la peau qui revêt la chair, le mésocarpe est la chair elle-même, et l’endocarpe est le noyau.

Les fruits de l’amandier et du noyer ont une organisation pareille, avec cette différence que le mésocarpe est sans valeur pour nous et que la partie comestible se réduit à la semence.
Fig. 164. Gousse du Baguenaudier.
l, l, l, feuille carpellaire formant le péricarpe ; n, suture des bords de la feuille ; t, style ; s, stigmate.
La coque ligneuse de la noix et de l’amande est l’endocarpe ; le brou, si âpre dans la noix, mangeable à la rigueur dans l’amande jeune, est le mésocarpe, qui se détache à la complète maturité du fruit, et laisse la coque à nu ; enfin l’épiderme du brou est l’épicarpe, lisse dans la noix, un peu velouté dans l’amande.

D’autres fois, la nature foliacée se maintient reconnaissable dans la feuille carpellaire mûrie en péricarpe. Ainsi la gousse du pois et du haricot rappelle assez bien une feuille repliée en sac allongé. Son endocarpe et son épicarpe sont des lames épidermiques peu différentes de l’épiderme des feuilles ; son mésocarpe, médiocrement épaissi, est presque le parenchyme ordinaire. Dans la gousse du baguenaudier, la nature foliacée du péricarpe est encore plus évidente.

Si plusieurs carpelles soudés entre eux concourent à la formation du fruit, chacun d’eux résulte pareillement de trois couches auxquelles s’appliquent les mêmes dénominations. Ainsi la pomme est formée de cinq feuilles