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LA PLANTE

fleur soit épanouie ; elle se fait avec le plus d’abondance à l’époque de l’émission du pollen, précisément lorsque la plante a besoin du concours des insectes ; elle cesse dès que le fruit commence à se développer : la source sucrée tarit du moment qu’elle est inutile.
Fig. 161. Le Muflier.
Fleur et fruit.

Une goutte de nectar, expressément distillée dans ce but, attire les insectes au fond de la corolle ; un point-voyant leur indique la route à suivre pour atteindre la liqueur sucrée en frôlant les étamines. On nomme point-voyant une tache de coloration vive, fréquemment jaune ou orangée, c’est-à-dire de la teinte douée du plus grand pouvoir lumineux. Cette tache se trouve à l’entrée de la corolle, au voisinage immédiat des anthères ; elle frappe la vue par son éclat et certainement guide les insectes dans leurs recherches. Ce point indicateur, qui amène l’abeille et le bourdon précisément là où ils sont nécessaires, c’est-à-dire aux anthères, est surtout remarquable dans les fleurs closes. Citons-en une paire d’exemples.

La corolle du muflier ou gueule-de-loup est exactement fermée, ses deux lèvres rapprochées ne laissent aucun