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LA PLANTE

polyèdres dont les faces sont encadrées dans un rebord saillant, ou bien se plissent de sillons semblables à des méridiens, qui vont d’un pôle à l’autre. Tous présentent à leur surface des espaces plus clairs, de forme ronde, distribués avec une géométrique symétrie, et dont le contour est délimité par une ligne d’une grande netteté. Ces espaces se nomment pores.

Chaque grain est composé d’une cellule unique, à double enveloppe : l’extérieure colorée, opaque, ferme, élastique, fréquemment ornée d’élégantes granulations ; l’intérieure mince, lisse, extensible, incolore, diaphane. Dans les points translucides que nous avons nommés pores, la membrane externe manque et la paroi y est uniquement formée par la membrane interne.
Fig. 150. Grain de pollen.

a, membrane externe ; b, membrane interne ; f, granules de fovilla.
Quelquefois, comme dans les grains de pollen de la courge, les pores sont clos par un opercule rond, qui se détache tout d’une pièce et laisse l’ouverture libre à l’enveloppe interne.

Le contenu des grains de pollen consiste en un liquide visqueux, au milieu duquel nagent de nombreuses et très-fines granulations. Ce contenu se nomme fovilla. Au microscope, les grains étant mis dans de l’eau pure, on observe les faits suivants, d’un intérêt majeur. Deux liquides sont ici en présence, séparés par la cloison membraneuse du grain : le liquide de l’intérieur, plus dense et plus visqueux ; le liquide de l’extérieur, moins dense et plus fluide. L’endosmose entre donc en jeu. On voit, en effet, le grain se gonfler peu à peu, perdre ses plis, ses rides, s’il en avait au début, et enfin se distendre par l’afflux de l’eau vers le contenu visqueux de la cellule pollinique. La membrane interne, ainsi refoulée de dedans en dehors, se fait jour par les pores de la membrane externe, et apparaît sous forme de mamelons