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LA FLEUR

race au moyen d’œufs qui, abandonnés aux flots, deviennent les points de départ de nouveaux polypiers. Eh bien ! cette répartition des deux fonctions primordiales entre individus organisés différemment ; cette double forme de l’espèce, concernant l’une la prospérité du présent, l’autre celle de l’avenir ; enfin cette étrange succession d’individus, les uns nourriciers, les autres procréateurs, dont les naïs, les méduses et les polypes viennent de nous fournir un aperçu, nous allons les retrouver, trait pour trait, dans la plante.


II
La Fleur.

Nécessité de la graine. — La fleur. — Sa composition générale. — Organes essentiels. — Calyce. — Corolle. — Étamines. — Pistil. — Lois numériques de la fleur. — Multiplication des verticilles floraux. — Loi d’alternance des verticilles. — Diagramme de la fleur. — Végétaux monoïques et végétaux dioïques.

En dehors des moyens artificiels, comme la bouture et la greffe, mis en œuvre par notre industrie, nous avons déjà reconnu dans le végétal la propagation au moyen de bourgeons qui s’isolent de la tige mère et deviennent des plants distincts. Il suffit de rappeler à ce sujet les stolons du fraisier, les yeux de la pomme de terre, les bulbilles de l’ail, les tubercules des orchidées. Mais ces moyens de perpétuer l’espèce sont loin d’être généraux : la grande majorité des plantes ne les emploie jamais. D’ailleurs seraient-ils universellement répandus, ils seraient insuffisants pour le maintien d’une prospérité indéfinie. Les bourgeons aptes à s’isoler doivent être approvisionnés de vivres ; ils sont donc toujours trop peu nombreux à cause de leur volume. Je n’insisterai pas davantage sur ce point, discuté déjà, et je passerai à un autre ordre d’idées.

Un bourgeon, simple démembrement du tout dont