Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
LA PLANTE

feuille sessile se rattache à son support par toute sa base ; elle cerne ainsi le rameau dans une portion plus ou moins étendue de la circonférence, en d’autres termes, elle l’embrasse.
Fig. 84. Laiteron des champs.
Dans ces conditions, elle est qualifiée d’embrassante (fig. 84).

Lorsqu’elles sont disposées sur les tiges deux par deux, en face l’une de l’autre, les feuilles embrassantes fréquemment se soudent par leur base et forment un tout qui semble une feuille unique, à deux moitiés symétriques, et traversée en son milieu par le rameau. Certains chèvrefeuilles présentent cette curieuse disposition, prononcée surtout au voisinage des fleurs. À la maturité, les baies rougeâtres de ces arbrisseaux, groupées dans le creux des deux feuilles conjointes, ont l’apparence d’un amas de fruits artificiellement dressé sur une
Fig. 85. Point d’attache d’une feuille avec son rameau.
s, s, couche séparatrice.
soucoupe de verdure.

À son point d’attache avec le rameau, le pétiole habituellement se renfle un peu et s’élargit pour donner à la feuille un appui plus solide ; il est en outre fixé sur une légère excroissance latérale du rameau, sur une espèce de petite console, que nous avons déjà nommée coussinet. La manière dont la feuille est reliée à son support n’est pas toutefois une simple juxtaposition ; il y a con-