Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
LA GREFFE

tier se couvre de roses à cent feuilles. C’est ce qu’on nomme la greffe en écusson.

Pour la greffe en flûte ou en sifflet, on incise transversalement l’écorce en dessus et en dessous d’un bourgeon ; puis, entre les deux traits, on pratique une incision longitudinale. Le cylindre d’écorce est alors enlevé sans peine tout d’une pièce si l’opération se fait au moment de la séve. Sur le sujet, d’égale grosseur, on enlève un cylindre semblable et on le remplace par le cylindre portant le bourgeon que l’on veut transplanter. Enfin des ligatures

Fig. 71. Greffe en écusson. Fig. 72. Greffe en flûte.

et du mastic rapprochent et recouvrent les parties mal jointes.

Vous connaissez maintenant, en ce qu’ils ont d’essentiel, les trois modes de propagation usités en culture : la marcotte, la bouture et la greffe. Pour bien comprendre la haute utilité de ces opérations, arrêtons-nous un instant sur l’origine de nos végétaux cultivés. Vous vous figurez peut-être que, de tout temps, en vue de notre alimentation, le poirier s’est empressé de produire de gros fruits à chair fondante ; que la pomme de terre, pour nous faire plaisir, a gonflé ses gros rameaux souterrains de pulpe farineuse ; que le chou-cabus, dans le désir de nous