Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
LA GREFFE

son défaut, d’argile maintenue en place avec quelques chiffons. Ainsi emmaillotté, le moignon n’a pas à souffrir de l’accès de l’air, qui le dessècherait. Avec le temps, les plaies se cicatrisent, le rameau soude son écorce et son bois à l’écorce et au bois de la tige amputée. Enfin les bourgeons de la greffe, alimentés par le sujet, se développent en ramifications et au bout de quelques années la tête du poirier sauvage est remplacée par une tête de poirier cultivé, donnant des poires pareilles à celles de l’arbre qui a fourni la greffe.

Fig. 69. Greffe en fente. Fig. 70. Greffe en couronne.

Si l’on désire obtenir un arbre à ramifications plus nombreuses et si d’ailleurs la grosseur du sujet s’y prête, rien n’empêche d’implanter deux greffes dans l’entaille, l’une à chaque extrémité. Mais on ne pourrait pas en mettre davantage dans la même fente, parce que l’écorce de la greffe doit être, de toute nécessité, en contact avec l’écorce du sujet, afin que des deux parts le cambium mette en communication ses tissus naissants. Si le tronc amputé est assez fort, on peut encore disposer un cercle de greffes sur le pourtour de la section, comme le re-