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LE POLYPIER ET L’ARBRE

leur, qu’elle chasse, saisit une proie et la dévore, l’hydre se comporte ici à l’exemple du végétal : elle bourgeonne des êtres semblables à elle, elle pousse de petites hydres, comme la tige d’une plante pousse des rameaux.

Mais ces petites hydres, toutes jeunes encore, incapables de chasser pour elles-mêmes et de gagner leur vie, il faut que la mère-souche quelque temps les nourrisse.
Fig. 2. Le Corail.
À cet effet, le sac à digestion de l’hydre-souche communique avec les cavités des jeunes ; les estomacs des nourrissons débouchent dans l’estomac de la mère. Seule, celle-ci chasse, mange et digère ; mais la bouillie alimentaire, préparée à point, s’infiltre de la mère dans les nourrissons par les détroits des communications stomacales, et de la sorte les petites hydres se trouvent repues sans avoir rien mangé. Un jour vient, où, sevrage radical, le détroit de communication d’estomac à estomac se ferme ; puis un étranglement apparaît au point de jonction de l’animal-rameau avec l’animal-souche, et les jeunes hydres, vrais fruits arrivés à maturité, se détachent pour aller vivre ailleurs d’une vie indépendante et bourgeonner à leur tour une nouvelle lignée.

Maintenant jetez les regards sur la figure. Ne diriez-vous pas un arbuste en fleurs ? Ce n’est pourtant pas une