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LA PLANTE

tique et terminé à l’autre par huit bras flexibles en tous sens ; voilà l’hydre. Les bras, ou comme on dit encore les tentacules, sont disposés en cercle autour d’un orifice en communication avec l’intérieur du sac, c’est-à-dire avec la cavité où se fait la digestion des aliments. Cet orifice a deux emplois qui, chez un animal moins bizarre que celui-ci, paraîtraient souverainement incompatibles : il avale la proie saisie par les tentacules, il rejette les résidus non employés par la nutrition. Pour se procurer la nourriture, la bestiole étale ses bras dans l’eau et se tient en repos.
Fig. 1. L’Hydre.
Si quelque menu gibier vient à passer, le bras voisin se replie aussitôt, enlace la proie et la porte à la bouche.

Dans un verre d’eau garni de lentilles aquatiques, mettons une hydre de belle taille. Au bout de quelques semaines, de quelques mois peut-être, suivant la saison, nous verrons deux, trois, quatre petites verrues se montrer vers la partie inférieure du sac de l’animal. Ces verrues grossissent, se gonflent, se couronnent de huit menus mamelons de jour en jour plus saillants ; enfin elles s’ouvrent à la manière d’un bouton qui s’épanouit. Devinez ce que sont ces étranges fleurs animales ? Ce sont de petites hydres, avec leur poche digestive et leurs huit bras, de petites hydres implantées sur la mère de la même façon que les rameaux sont implantés sur la branche. Les petites verrues d’où elles sont nées, nous les appellerons bourgeons, parce qu’elles produisent des animaux semblables à l’animal souche, de même que les bourgeons d’un arbre donnent naissance à des rameaux.

L’hydre, en réalité animal, puisqu’elle se déplace et se transporte où elle veut, puisqu’elle est sensible à la dou-