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FORMES DE LA TIGE

blon et le chèvrefeuille s’enroulent de droite à gauche.

Pendant que la grande majorité des plantes met en œuvre les moyens les plus variés pour se dresser à la lumière, quelques-unes dites traçantes se laissent traîner à terre. Tel est le fraisier. De la touffe mère, divers rameaux s’échappent, très-allongés, menus et rampant sur le sol. On les nomme stolons ou coulants. Parvenus à une certaine distance, ils s’épanouissent à l’extrémité en une petite touffe qui prend racine dans le sol et bientôt se suffit à elle-même. La nouvelle pousse du fraisier, devenue
Fig. 55. Stolon de Fraisier.
assez forte, émet à son tour des rameaux allongés qui se comportent comme les premiers, c’est-à-dire traînent à terre, se terminent en rosettes de feuilles et s’enracinent. La figure nous montre une première touffe plus vigoureuse que les autres. De l’aisselle de l’une de ses feuilles sort un coulant, dont le bourgeon terminal s’est développé en une pousse déjà pourvue d’assez fortes racines. Un second coulant issu de cette pousse produit une troisième rosette, dont les feuilles commencent à se déployer. À la suite de pareilles propagations en nombre indéterminé, la plante mère se trouve environnée de jeunes rejetons, espèces de colonies végétales établies çà et là tant que le permettent