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LA PLANTE

tives par sa tige et ses ramifications. Quelques-unes se fixent sur les écorces voisines, dans le terreau amassé au sein de quelque plaie mal cicatrisée ; mais la plupart pendent du haut des grands arbres et flottent dans l’atmosphère humide de la forêt.
Fig. 49. Le Cocotier et le Pandanus.
Dans cet air attiédi, toujours saturé de vapeurs, elles trouvent un supplément de nourriture qui vient largement en aide à la plante. Dans nos serres, où elle est parfois cultivée, la vanille serpente autour du premier support venu, et laisse pendre à l’air, comme dans ses forêts natales, une multitude de racines adventives.

Sur les îlots édifiés par les coraux, dans les mers tropicales, et récemment émergés des flots, un arbre croît, appelé le premier à défricher leur sol calcaire, à le préparer pour d’autres végétaux, et finalement à le rendre habitable pour l’homme. C’est le pandanus ou vacoua, qui partage ses providentielles fonctions avec le cocotier. À eux deux, ils sont les premiers colons de l’îlot madréporique. Leurs graines, matelassées d’étoupe et cuirassées de robustes coques, qui les défendent de l’âcreté de la vague, viennent des ar-