À PROPOS DE CHEMINS DE FER.
Vous me voyez aujourd’hui triste et abattu ; je promène sur l’horizon un regard voilé, comme si j’espérais qu’un photographe, eu quête de portraits pour album, me saisît en cette attitude rêveuse. Aies confrères m’entourent et m’interrogent. Je trouve à grande peine, dans la tendre affection que je leur porte, la force de répondre à leurs questions.
— Vos abonnés vous quittent peut-être, insinue doucement l’un d’eux.
Je lui lance un regard furieux.
— Mon cher, lui dis-je, il ne faut pas plaisanter un éditeur de journal au sujet de ses abonnés. Il n’entend pas badinage à ce propos. Dites-lui qu’il écrit mal, que sa gazette ne vaut pas le papier sur lequel elle s’imprime : il supportera ces injures avec philosophie, pourvu que vous ayez l’air de croire qu’il y a six mille personnes qui paient d’avance le plaisir de le lire.