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CHAPITRE V

M. DUHAMEL EST REMPLACÉ PAR MM. DENNEVAL



La Cour avait connu avec peine l’insuccès de ces dernières journées, et M. de l’Averdy, exprimait à M. de Saint-Priest, l’intendant de Languedoc, combien il avait été douloureusement affecté d’apprendre le résultat infructueux des chasses des 7 et 11 février.

D’où pouvait provenir un si pénible échec, et à qui devait-on en faire remonter la responsabilité ?

Depuis longtemps déjà des plaintes diverses avaient été formulées contre les dragons. Ils commettaient, dans les lieux où ils passaient, quelques excès, et se montraient parfois exigeants chez les paysans lorsqu’ils descendaient chez eux. Les récoltes et surtout les blés se trouvaient fort mal de leur présence, et, en somme, leur passage ne se faisait guère sans dommages incessamment renouvelés.

Un sieur de la Barthe, parce que l’un de ses fermiers avait été maltraité par eux, exprima ses plaintes à l’Intendant :


« Les dragons traitent le Gévaudan en pays de conquête, exigent tout sans payer. Les chevaux qui sont aussi nécessaires qu’une troisième roue à un chariot, détruisent les récoltes, et je crois qu’il ne manque plus que brûler pour avoir une vraie