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CHAPITRE IV

LA CHASSE DU 7 FÉVRIER 1765 PAR LE GÉVAUDAN, L’AUVERGNE, LE ROUERGUE



Ces exagérations et ces cupides supercheries n’enlevaient rien de leur triste réalité aux douloureux méfaits commis par la Bête.

Celle-ci, en cette période, semblait fréquenter de préférence la région d’Auvergne contiguë au Gévaudan.

Le 20 janvier, le sieur Montbriset, de Brioude, faisait connaître à l’Intendant ce que l’on apprenait d’elle :


« Le sieur Altaroche, correspondant de cette subdélégation à Massiac, m’a donné avis par sa lettre du 18 du présent que la Bête féroce qui se tient dans les bois de la Margeride, avoit paru, ces jours passés, du côté de la Chapelle-Laurens, et qu’elle y avoit dévoré lundy dernier un jeune garçon de l’âge de treize ans, du village de Lescure, paroisse de la Chapelle-Laurens. Par sa même lettre, il me marque qu’on a fait le lendemain une battue générale dans ce canton, mais qu’on ne l’a pas trouvée. Le sieur Romeuf, correspondant à la vôtre, m’apprend aussy par une lettre du 19 que cette bête a dévoré, le 15 de ce mois, une fille du village de la Bastide, paroisse de