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ESSAI ICONOGRAPHIQUE
SUR LA BÊTE DU GÉVAUDAN


À notre époque, les études historiques ne se contentent plus de la documentation simplement livresque. On y joint le commentaire corrélatif de l’iconographie, qui n’apporte pas seulement un agrément artistique, mais ressuscite à nos yeux les hommes et les choses d’autrefois.

Ajouterons-nous que l’estampe populaire, c’est-à-dire celle faite par, et surtout pour le peuple, jouit d’une faveur de plus en plus marquée. Champfleury et Garnier nous ont appris, les premiers, à connaître son existence, en discerner les éléments et goûter leur saveur[1]. Depuis, les Perrout, Van Heurcq, Beurdeley, L. Descaves, Duchartre et Saulnier, etc., nous ont amplement renseignés dans de savants ouvrages, que rehaussait souvent le prestige de la belle édition[2].

Aussi le présent volume, relatant les faits et gestes de la Bête du Gévaudan selon les exigences sérieuses de la critique moderne, n’a-t-il point manqué de faire appel à l’image, largement utilisée.

Peut-être cette iconographie, pour être saisie en sa genèse, et appréciée dans son développement, a-t-elle besoin d’un exposé succinct accompagné de quelques réflexions.

  1. Champfleury. Histoire de l’Imagerie populaire. Paris, Dentu, 1869. — J.-M. Garnier. Histoire de l’Imagerie populaire et des cartes à jouer à Chartres. Chartres, Imp. Garnier, 1869.
  2. Voir notamment : René Perrout. Les Images d’Épinal. Nouvelle édition. Préface par Maurice Barrès. Paris, Paul Ollendorff. — Émile Van Heurcq et J.- J. Bokenoogen. Histoire de l’Imagerie populaire flamande. Bruxelles, Van Œst et Cie, 1910. — Pierre-Louis Duchartre et René Saulnier. L’Imagerie populaire. Librairie de France, 1925.