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attaqué. Dieu veuille que cela subsiste toujours, j’emporte la mère louve avec un louveteau qui est plus fort qu’elle et qui auroit peut-être égalé son père. C’est pourquoi la défaite en est bonne. Si j’avois eu plus tôt des chiens pour loups, j’en aurois au moins ôté une quarantaine de ces provinces qui reviennent à force…

Antoine. »

« À l’abbaye royale des Chazes[1]. »

L’accommodage préliminaire de la louve et du louveteau avait été plus modeste et moins dispendieux que celui du grand loup :

« Débourcé pour l’accommodage de la louve et du louveteau :

10 
livres de foin pour la louve 
 5 sols
livres de sel 
 2 liv. 9 sols
10 
livres de foin pour le louveteau 
 5 sols
livres de sel 
 2 liv. 2 sols
5 liv. 1 sol

« Pour acquit, Regnault[2]. »

Ce second louveteau, d’après le rapport de M. Lafont, était déjà plus gros que sa mère, et beaucoup plus fort que ne le sont ordinairement les louveteaux de cinq ou six mois que celui-ci pouvait tout au plus avoir ; il avait déjà, comme le gros loup, quatre crochets en avant et quatre en arrière.

Le 30 octobre, M. de Saint-Florentin remerciait M. de Ballainvilliers des nouvelles qu’il lui avait fait tenir concernant les derniers loups tués. « Il y a à présumer que ce sont ces animaux qui ont si longtemps désolé l’Auvergne et le Gévaudan, et je vois avec bien du plaisir que ces pays sont enfin délivrés de ce fléau[3]. »

  1. Ibid., C. 1736.
    Dans le procès-verbal imprimé, plus haut cité, on avait écrit cette note à la main :
    « M. Antoine a depuis mandé à M. de Ballainvilliers que le dernier louveteau a été tué, qu’il est plus fort que la louve et qu’il auroit suivant toute apparence égalé son père en taille et en grosseur. »
  2. Ibid., C. 1737.
  3. Ibid., C. 1736.