environ vingt pas d’où j’ai tué le grand loup. L’ayant faite ouvrir, nous n’avons rien trouvé dans sa capacité que très-peu de chose. Suivant la mesure prise par nous, elle avoit 26 pouces de hauteur, l’on a reconnu à ses brêmes avoir nourri plusieurs louveteaux, dont il n’y en reste plus qu’un que nous espérons aussi détruire.
« Après quoi les neiges commençant à tomber ici abondamment même sur la Margeride, s’il n’arrive pas de nouveaux malheurs nous serons forcés d’interrompre nos chasses, car il y a 24 jours cejourd’hy que personne n’a été attaqué ou dévoré, mais bien de moutons, chèvres et cochons mangés par les loups qui courent toujours le pays.
« En foi de quoi nous avons affirmé véritable le présent procès-verbal les jour et an que dessus.
M. Antoine écrivait le surlendemain, 16 octobre :
« Il n’y a plus qu’un louveteau à tuer, ce que vous verrez par le procès-verbal cy-joint, ce que nous allons tâcher de faire, après quoy nous prendrons quelques jours de repos dont nous avons très grand besoin[2]. »
Et enfin, le 19 octobre :
« Monsieur, j’ai fini ma carrière par la mort du dernier louveteau qui a été tué avant-hier à notre dernière chasse ; nous sommes excédés de fatigue et nos chiens aussy, ce qui nous force à prendre quelques jours de repos avant de partir suivant la permission que j’en ai reçu. Depuis 29 jours aujourd’hui, il n’y a eu aucune nouvelle et personne n’a été dévoré ny même
- ↑ Archives du Puy-de-Dôme, C. 1736. Il existe deux exemplaires de ce procès-verbal, l’un imprimé sans nom d’imprimeur, l’autre manuscrit.
- ↑ Ceux qui tuèrent la louve reçurent une gratification :
« Nous soussignés, habitants de Langeac et Chantuéjols, tant pour nous que pour tous ceux icy présents, commendés pour la chasse, reconnaissons avoir reçu de M. Antoine la somme de quarante-cinq livres, sçavoir pour ceux qui ont tué la louve vingt-quatre livres, et le reste pour les autres chasseurs au nombre de vingt-trois.
« Aux Chazes le 14 octobre 1765. Signé : Péghaire, Duchamp, Marie.»
« Les deux paysans qui ont tué la louve sont Jean Brun et Pierre Brun. »(Ibid. C. 1737.)