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CHAPITRE XIV

DESTRUCTION DE LA LOUVE ET DE SON LOUVETEAU



Lanimal, ainsi préparé, fut ensuite apporté à Paris.


« Paris, le 2 oct. 1765.

« M. Antoine le fils, arriva hier à Versailles avec la Bête féroce qui fut portée sur-le-champ chez M. le comte de Saint-Florentin, et ensuite chez la Reine où elle fut exposée aux yeux de toute la Cour, qui n’y vit qu’un loup carnassier, armé de défenses un peu plus extraordinaires que ceux connus. On ne manqua pas d’en détailler la figure. Il a été tiré successivement par Antoine le père et par le garde-chasse dont on a parlé. Ainsi ils partagent l’honneur de sa défaite, et sans doute ils auront la même récompense. On a injecté cet animal pour le conserver : on croit qu’il laisse postérité[1]. »


Je laisse à penser si l’on fit fête au jeune chasseur, s’il fut entouré et félicité par le Roi et toute sa Cour.

On ne doutait pas que ce fût la Bête qui avait fait tant de ravages. Aussi, dans toute la France, au bruit répandu de cette victoire tant désirée, s’éleva un long cri de triomphe.

Mais nulle part la joie et la satisfaction ne furent aussi

  1. Bibliothèque de l’Institut. 2803 A. L. Pourcher, p. 964.