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PRÉFACE



La bête du Gévaudan, un peu dans tous les milieux, est généralement
regardée comme un mythe fabuleux, et son histoire comme une légende fantastique, capable, tout au plus, d’intéresser les petits enfants.

L’égide mystérieuse qui semblait la protéger contre les balles, cette facilité qu’elle avait de se dérober aux battues, ces nombreux méfaits commis en si peu de temps, en des lieux éloignés l’un de l’autre, la terreur superstitieuse qui l’environnait, et les descriptions fantaisistes qui se répétaient et s’imprimaient, avaient fait d’elle un monstre extraordinaire dont les traditions, à travers les années écoulées, ont dénaturé davantage encore la personnalité.

D’autre part, le roman et le drame s’en sont emparés et lui ont donné un caractère d’invraisemblance difficile à faire disparaître.