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CHAPITRE X

CHASSES DE M. ANTOINE EN AUVERGNE ET EN GÉVAUDAN



La Bête, on l’a vu, s’était jetée en Auvergne, où elle continuait de faire sentir sa dent meurtrière :

« Avant-hier au soir, 23 du présent mois (juillet), tout à la brune, un enfant de neuf ans a été dévoré ou emporté par la Bête, ou par un loup, dans le bois à Auvert, parroisse de Nozerolles, lorsqu’il alloit chercher des bœufs, l’on a cherché toute la nuit sans le trouver n’ayant été vu à différentes places que partie de ses habits, et partie de sa chemise toute ensanglantée ; l’on n’est venu pour nous avertir ici qu’à une heure de l’après-midi, mais nous étions à chasser des loups par delà Pébrac, dont nous ne sommes revenus qu’entre neuf ou dix heures du soir ce qui fait que n’ayant pas de clair de lune nous n’avons pu nous y rendre sur le champ et y mener nos limiers pour aller au bois ce matin reconnaître les pieds de cet animal[1]

  1. « Claude Biscarrat, âgé d’environ neuf ans, fils de Louis et de Françoise Borie, du village d’Auvers, de cette paroisse (Nozeirolles), fut inhumé au cimetière le 25 juillet, présente année (1765), ayant été dévoré par une Bête féroce le 22 du susdit mois à l’entrée du bois de Coloni, et à demi rongé par la Bête ou loup carnacier (sic), qui règne dans le pays… Daudé, prieur curé, Mijoule prêtre présent. » (Registre de la paroisse de Nozeirolles d’Auvert.)