Page:Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle emporte bien haut le petit animal.
Ils voyageaient que bien que mal
Lorsqu’ils aperçurent, lointaine,
Une ville dans la plaine.
Celle qui n’avait point mis hors de la maison
Son nez, de toute la saison,
S’écria : — Qu’est ceci ? Qu’est cela ? Mon amie,
De ma vie
Je n’avais encor vu de pareils monuments !
Et quels vergers quels bois charmants ! —
La grue alors voulut étaler sa science
Et son expérience
Mais en ouvrant le bec… elle ouvrit le tombeau
De son fardeau
Entre quelques passants, de suite partagée,
La curieuse fut… mangée.

Presque toujours, c’est grand’vertu
De s’être tu.
Soyons avares de harangue
Méfions-nous de notre langue.