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LA TORTUE ET LA GRUE[1]
Une jeune tortue en vain cherchait à boire :
Depuis des jours, depuis des mois,
Il n’était pas tombé sur les champs et les bois
Un orage, une averse, voire
Trois gouttes à la fois.
La chaleur tarissait les lacs, les rivières
Les feuilles séchaient aux rameaux,
Le riz, au sein des rizières ;
Des arbres dépouillés entouraient les hameaux.
Or une grue
Descendit en planant tout près de la tortue.
Celle-ci l’implora : — Sauvez-moi par pitié ! —
— Volontiers —
Dit l’oiseau. Fermant comme une pince
Son bec sur la tortue, à travers la province
- ↑ Cf. La Fontaine, La Tortue et les deux Canards, livre X, fable 5.