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LA CHANSON DES CRAPAUDS


En juillet, — quand la nuit enveloppe la berge
Des chemins creux par où reviennent les troupeaux
Et que la lune au loin du sein des bois émerge, —
On entend chanter les crapauds ;

Non point de cette voix enrouée et colère
Dont ils font, au printemps, retentir les fossés,
Mais d’une voix d’argent, mélancolique et claire :
Comme un bruit d’écus entassés.
 
« Touc-touc, touc-touc, touc-touc, » chantent-ils sur deux notes
Que l’on peut aisément traduire par sol mi ;
Et le buisson voisin, tout chargé de linottes,
Crépite et s’éveille à demi,