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Ainsi tu mourus, pauvre geai !
Mais ta douloureuse agonie
Ne demeura pas impunie,
Et mes remords t’ont bien vengé.

Car, ce chasseur, c’était moi-même…
Je te frappai par trahison,
Et fis de ta belle chanson
Un épouvantable blasphème.

Fatigué du gibier bourgeois,
— Cailles, perdreaux, peuple imbécile
Dont le massacre est trop facile, —
J’avais fui les champs pour les bois,

Sachant que les bois ont pour hôtes
Des oiseaux aux vives couleurs,
— Braconniers aussi, batailleurs
Retranchés sur les branches hautes, —