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Et que ses ennemis s’en iront avec elle,
S’agite sur sa branche, et sent frémir son aile,
Et piaule, en invoquant le silence et la nuit.

L’ombre accourt. Les vainqueurs se dispersent par bandes
Et regagnent les bois, les genêts et les landes.
Soudain le chat-huant pousse son cri : « Hou-hou !
Hou-hou-hou !… » — La forêt tout entière tressaille…
Cachez-vous bien, petits oiseaux, sous la broussaille,
Car maintenant c’est la revanche du hibou…

Il saute gauchement de sa branche et se glisse
Dans la forêt, parmi les hêtres au tronc lisse,
Promenant avec soin sous les rameaux penchés
Sa grosse tête, ainsi qu’une lanterne sourde ;
Et son aile, discrète, encor qu’elle soit lourde,
Surprend dans leur sommeil les oisillons couchés.

Malheur à toi qui dors la tête sous ton aile.
Pauvre pinson ! Déjà de sa double prunelle