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Mais qu’importe à l’oiseau qui plane,
Qu’importe au poète enivré
Les longues oreilles que l’âne
Secoue en broutant dans le pré ?

Que leur font la laide grimace
Des Midas à l’épais dédain,
Et les baves dont la limace
Souille les choux de son jardin ?

Il leur suffit qu’une seule âme
Soit à l’unisson de la leur ;
Que l’un ait le sein d’une femme,
Et l’autre un nid sous une fleur,

Et qu’ils puissent, quand leur voix vibre
Dans l’azur des grands horizons,
Donner pour refrain le mot : Libre !
À chacune de leurs chansons.