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LE MARIAGE DES OISEAUX


Plus bas que les genêts, plus bas que les labours,
Au bord des prés brillants de leurs rigoles pleines,
Dans les bois inclinés où les premiers beaux jours
Font gonfler les bourgeons des hêtres et des frênes,
Les oiseaux assemblés célèbrent leurs amours.

Ils jasent au soleil, ils s’échauffent, ils crient ;
D’effrontés libertins pourchassent hardiment
Leur femelle qui fuit, et les autres en rient.
Et le berger rêveur se dit naïvement :
« Tiens, c’est le vingt-deux mars, les oiseaux se marient. »