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Croyant, le paysan garderait sur les pentes
Du domaine les bois par ses aïeux plantés,
Ne leur prenant que ses timons et ses charpentes,
Et quelques croix pour remplacer les croix tombantes
          Dans les vieux carrefours hantés.

En voyant qu’à son pied tout arbre centenaire
A sa postérité de surgeons et de plants,
Fils soumis que son front protège du tonnerre
Et sur lesquels il fait son ombre débonnaire
          Par les étés lourds et brûlants,

Il mènerait ses fils à lui dans ces retraites,
Il leur ferait aimer ces géants doux et beaux,
Debout dans les bas-fonds ou courbés sur les crêtes,
Pleurant au vent d’hiver qui dépouille leurs têtes,
          Mais croyant aux printemps nouveaux ;