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Près des sources, le long des tintants ruisselets,
Sur les pentes où les cèpes ventrus et laids
Soulèvent le sol brun et les feuilles séchées,
Et sous les houx griffus qui les tiennent cachées.

Puissent les braconniers et leurs chiens, les bergers
Et leurs lacets de crin savamment étages
Sur les sentiers étroits qu’elles suivent songeuses
Épargner la plupart des nobles voyageuses !

Puissent-elles jouir en paix des jours vermeils
Où se bercent nos bois avant les lourds sommeils,
Régaler leurs longs becs de fines nourritures,
Et dormir au doux bruit des vents dans les ramures,

Puis s’envoler vers des pays plus beaux encor,
Continuant leur rêve en changeant de décor,
Pour revenir, toujours à Roupeyrac fidèles,
À l’époque où j’irai m’y recueillir comme elles !