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Des faneuses, bras nus au soleil, jambes nues
Dans l’herbe, et le gosier plus joyeux et plus clair
Que l’alouette dans les nues.
Oh ! je les reconnais toutes. Adolescent,
J'eus souvent sur le mien leur regard caressant,
Et le premier baiser d’amour m’est venu d’elles.
Elles vont m’accueillir dans leur ronde. Je cours…
— Personne ! — Sous un vol de vertes demoiselles
Le ruisseau fuit comme les jours…
Et le rêve est fini ; la vie est là, si rude,
Qui me reprend avec ses gestes d’habitude,
Si loin de l’ombre et des grands souffles apaisants…
— Oh ! pour un jour, pour un seul jour, ou pour une heure,
Dans les prés tout en fleurs retrouver ses quinze ans !…
Après, qu’importerait qu’on meure ?