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Heureux qui revient au foyer
Quand il a quelqu’un à choyer :
Cœur qui l’attend, voix qui l’appelle
Dans le vieux logis familier
Auquel la race fut fidèle ;

Mais malheur aux déracinés
Que leur folie a promenés
Un quart de siècle par les villes,
Et qui trop tard sont retournés
Au berceau des heures tranquilles !

Ils n’y trouveront pas l’accueil
De ceux dont ils étaient l’orgueil,
Mais qui sont morts à les attendre ;
Ils y vieilliront, l’âme en deuil,
À remuer un peu de cendre,

Sans parvenir à ranimer
Ceux qu’ils ne surent pas aimer
De l’amour qui se sacrifie,
Et sans personne pour fermer
Leurs pauvres yeux las de la vie.