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Et toi, ronce, dans les coins des vieux cimetières
Où les bouquets au vent d’un jour se sont flétris,
Sur les petites croix et les débris de bières
Tu projettes tes bras maternels et fleuris…

Plantes du souvenir, robe des choses mortes,
Suprême floraison de ce qui va finir,
Fidélités un peu moroses, mais si fortes,
Étreintes que l’oubli ne saurait désunir,

Je veux que désormais vous deveniez l’emblème
De mes vers au passé tout entiers consacrés ;
Comme vous je le pare et comme vous je l’aime,
Et mon cœur vit avec les morts que vous couvrez.