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Saint-Lambert

[20] Du mercredi ler juillet. Nous nous sommes rendu sur les sept heures du matin, avec le sieur économe, à l’église où nous avons fait notre prière devant le saint sacrement, à la chapelle de Saint-Lambert où il repose depuis huit ou dix ans, par ordonnance de notre prédécesseur. Nous y avons entendu la messe et nous avons ensuite fait la visite de ladite chapelle. On nous a dit que le corps du saint reposait autrefois sous l’autre[1]. Le devant d’autel est de damas blanc assez usé, avec une dentelle d’or et d’argent et une frange de soie et d’argent. Il y a un autre devant d’autel de cuivre[2] doré à demi usé qui peut encore servir. Il faudrait en avoir un plus propre pour les jours de solennité. On nous a montré deux petites bannières qui appartiennent à la confrérie du Saint-Sacrement, laquelle est unie à celles de Saint-Lambert et de Saint-Véran. Ces bannières ont été données par feu M. le chanoine Blacas. Il faudra y faire mettre de la frange et du galon autour, et les monter sur un bâton pour les porter aux processions. Elles n’ont pas encore servi. Elles sont entre les mains du sieur Pierre Savournin, recteur desdites confréries avec le sieur Jean Gaster[3].

[21] M. l’abbé de Sabran est aussi le dernier recteur d’église qui avait été nommé par notre prédécesseur, y ayant des prieurs et un recteur du nombre des chanoines[4]. Les comptes de ladite confrérie n’ont pas été rendus depuis plus de six au sept ans. Le sieur Savournin nous a promis de nous les rendre d’ici à quinze jours. Les revenus de la confrérie consistent en trois livres dix-huit sous dus par Antoine Merle, d’argent prêté à ses devanciers. Cette pension est affectée sur une pièce de fonds près de Notre-Dame de la Rat. Le titre est entre les mains du ,leur Savournin. Jacques Giraud doit encore trois livres sur un fonds audit quartier. Il doit beaucoup d’arrérages. Il est pauvre. On lui fait l’aumône. Le titre est chez le notaire. On nous a dit que le sieur Suche, chirurgien, donnerait des instructions là-dessus. La communauté donnait autrefois dix écus. Elle n’a rien donné depuis 1711, et même elle doit beaucoup de flambeaux pris dans le temps qu’il y avait sur les lieux des gens de guerre[5]. On en a tenu un compte qui est entre dés mains du sieur Savournin, qu’il nous présentera lorsqu’il rendra ses comptes.

  1. Le fait que Bourchenu ne mentionne pas la pierre tombale de saint Lambert, qui constitue aujourd’hui le devant d’autel, donne à penser qu’elle n’était pas alors visible.
  2. Cuivre, par erreur. Il faut corriger en cuir.
  3. Gaster, patronyme étrange qui pourrait être la latinisation d’un patronyme. En fait ce recteur porte le nom vençois bien connu de Gastaud comme le montre l’ordonnance, § 203 ci-dessous.
  4. Mgr Bourehenu fait ici une distinction, réservant au recteur ecclésiastique le titre de recteur et donnant aux recteurs laïques celui de prieurs. L’immixtion d’un ecclésiastique dans la direction des confréries est le résultat d’une ingérence épiscopale.
  5. Vence a été envahi par la Savoie en 1704 et en 1707.