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Archives

[176] Du mercredi 12e août[1].

Le sieur Trastour, économe du chapitre, nous étant venu trouver sur les huit heures du matin, nous lui avons parlé, comme nous avons déjà fait plusieurs fois, du dessein où nous étions d’aller visiter les archives et les papiers du

chapitre, avant que de clore notre visite. Il avait paru jusqu’à présent disposé à ce que clous souhaitions et nous avait même offert d’y aller quand nous voudrions. Cependant il nous a répondu qu’il ne pouvait pas nous ouvrir les archives parce que les sieurs chanoines le lui avaient défendu. Sur quoi nous l’avons chargé de faire assembler le chapitre dans les formes, après la grand messe, et d’y proposer que nous étions dans le dessein de faire cette visite ce jourd’hui après midi, conformément au droit que nous en avions et à ce qu’avait fait notre prédécesseur[2], lui ayant représenté que nous étions surpris de ce que sachant tous que nous avions une entière inspection sur le temporel de l’église, comme sur le spirituel, on nous fît cette difficulté, d’autant que nous venions de faire la visite, au su et au vu de tout le chapitre, des maisons du chapitre, de celle de la maîtrise, des meubles d’icelle, du clocher, de l’horloge, des caves, du grenier, en présence de lui-même, des cuves, de la maison du sieur prévôt, après l’en avoir fait avertir et en sa présence, de celle du sieur sacristain en la même compagnie de lui, économe, chargé de la procuration du sieur sacristain absent, et ensuite du plaçage où était celle du sieur archidiacre[3], comme aussi du domaine et de la maison de Notre-Dame des Crottons. Et que d’ailleurs l’obligation où est l’économe de rendre tous les ans ses comptes par devant nous suffirait pour prouver le droit que nous avons de voir et de visiter les archives.

Nous avons demandé audit sieur économe de nous faire savoir avant midi la résolution du chapitre.

Lequel sieur économe ne nous ayant rendu aucune réponse, et d’ailleurs ayant su que lesdits sieurs du chapitre avaient dit hautement qu’ils n’en rendraient aucune, qu’ils voulaient du papier et que nous leur fissions signifier nos intentions par écrit, que pour lors ils verraient ce qu’ils avaient à répondre.

Nous avons voulu attendre au jour suivant, auquel jour, jeudi 13e août, nous avons fait appeler le sieur Decormis, archidiacre et chanoine, que nous avons cru plus susceptible de raison que les autres. Nous l’avons chargé de représenter à ses confrères, après la grand messe, combien peu ils avaient de sujet de nous faire des difficultés sur ce que nous voulions exiger d’eux en cette occasion, puisque l’évêque de Vence ayant inspection sur le temporel de l’église, il ne saurait connaître s’il est bien gouverné et administré sans voir les registres et sans savoir si les titres et actes du chapitre sont en bon état et bien tenus, ce qui ne se peut que par l’inspection d’iceux. Nous lui avons fait lire les actes des visites de notre prédécesseur, par lesquels il

  1. On est passé du 27 juillet au 12 août.
  2. Dans la visite que Crillon fait de la cathédrale, en 1706, on ne le voit pas les archives, mais il en règlemente l’utilisation dans son ordonnance (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G1254)..
  3. Bourchenu écrit plassage, avec le sens d’emplacement.